Ce matin, calme

 







Ce matin, calme

Tu m’offres ton odeur de sel

D’algues vives et sèches

De galets, de sable

De coquilles vides et pleines

Un humus de mer

Qui s’immisce sous ma peau

Qui tapisse mon corps de l’intérieur

Profondément, par les bronchioles

 

Il faut prêter une oreille, puis l’autre

Pour percevoir le bruit de ton ascension

Parmi celui des oiseaux

Ceux de la mer

Et ceux des bois que tu viens lécher

Quand la lune t’attire, très haute

 

Pas une ride

Sauf celles laissées par le bateau

Qui glisse sur ton dos

Et pourtant

Tu t’approches

Enlaces la roche, l’engloutis

Tactique imparable du boa

 

Tu te mêles au ciel

Sans que l’on puisse séparer

Les particules qui s’élèvent de toi

De celles qui tombent de là-haut

Tu as tout absorbé

Sauf la bouée rouge qui guide les bateaux

 

Voilà que tu viens me happer

M’enlacer, m’inviter à l’étreinte

A la morsure de tes eaux sombres et froides

Je garderai sur ma peau

Le souvenir de ta trace

Quand mes lèvres auront perdu ton goût

Je viendrai lécher mes bras

Pour me rappeler de toi

De toutes nos rencontres

Des plus douces aux plus terribles

Des moments de furies

Où seule la raison

Me tient éloignée de toi

Ce matin, calme

Tu m’offres le ciel en miroir

 

Le Dourduff, juste à droite de la maison de la société des régates

30 mai 2021

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